La vie à Avalon

Yenko se retourna au cri de Morganne.

- Par Eithne, tu vas te tenir tranquille pour une fois et m'écouter?

Il se rapprocha rapidement du canapé, il était inquiet pour elle.

- Ça va aller? Tu as besoin de quelque chose?

Yenko la regarda avec les yeux ronds.

- Mes projets? Mais ce sont nos projets désormais, que ce soit ceux de l'alliance ou nos projets privés.
Je te rappelle, accessoirement, que je t'ai demandée en mariage et, si mes souvenirs sont bons, tu as accepté devant nos alliés et l'Ordre au complet.
La réception dont je parlais est celle que nous allons devoir organiser pour notre union.

Il s'asseya à coté de Morganne en faisant bien attention à ne pas toucher sa cheville.

- Mais en attendant tu vas me faire le plaisir d'écouter le médecin et de te soigner.

Le Premier Chancelier réfléchit rapidement en regardant Morganne.

- Avant de fixer une date, il faudrait déjà savoir quand ta cheville sera remise. Je te vois mal mettre ta robe et t'avancer vers l'autel avec des béquilles ou à cloche-pied.
Même si en faisant ça tu continuerais sur ta lancée en te faisant remarquer.

Il éclata d'un rire sonore qui résonna dans son bureau.

Yenko était admiratif devant la détermination de sa future femme, mais refusait de la voir souffrir.

- Qui te parle de me faire honte? Tu sais bien que ce ne sera jamais le cas. Je veux juste que tu te soigne.

Il lui tapota le front de son index.

- Est-ce que ça va finir par rentrer dans ta jolie petite tête?

Après m'être préparée, habillé et coiffée, je quitte ma chambre pour mon bureau. J'ai rencontré plusieurs seigneurs et soldats avaloniens depuis mon arrivée en Avalon, tous charmants. A part Caillte, toujours aussi sombre et mystérieux pour ceux qui ne connaissent pas son passé.

Mais toujours aucune rencontre féminine dans les soirées ou même dans les couloirs. Avant de commencer ma journée de travail, je décide de demander une audition au Premier Chancelier, au moins pour demander quand je pourrais rencontrer la chancelière.

J'arrive au bureau, toujours ce trait de lumière qui filtre sous l'épaisse porte de son office.

* mais quand dort il? *

Je frappe trois coups secs.

- Entrez

Je pousse la porte et le trouve encore face à la baie vitrée. J'entre et referme derrière moi.

- Bonjour Yenko, puis je te parler quelques instants?

Yenko était face à la baie vitrée, les mains croisées dans le dos et les pieds légèrement écartés. Il contemplait le lever de soleil sur les jardins.

- Approche Valera, je voudrais te montrer quelque chose.

La secrétaire avança vers la verrière et s'arrêta à coté du Premier Chancelier.

- Je commence toujours mes journées de travail avec une observation des jardins dans le soleil levant.
Regarde comme la lumière joue dans les haies et la brume qui monte du ruisseau. Je ne connais rien de plus beau sur Avalon.

En disant cela il n'avait pas bougé un cil, il continuait à regarder le spectacle qu'offrait la nature à leurs yeux.

- Je trouve cette lumière magique, elle me donne la force de continuer. A chaque fois que tu viendra à cette heure ci, tu me trouvera devant cette fenêtre si je suis en Avalon.

Le Premier Chancelier se tut et Valera comprit que l'heure n'était pas aux questions.

Nous restons là à contempler le spectacle que nous offre les jardins sous cette lumière féérique. Aucun de nous ne trouble le silence.

* C'est magnifique, je comprends pourquoi il commence ses journées comme ça. *

Le soleil monte dans le ciel et la luminosité change, sublimant le travail des jardiniers avant de l'éclairer d'une lueur vive.
Je vois du coin de l'oeil Yenko retourner à son bureau. Je me retourne et je m'assoie dans le fauteuil en face de lui. Il me regarde l'air interrogateur.

- Je suis venue te voir pour te poser quelques questions.

Il hoche la tête. En ce moment il ressemble énormément à Miotas, silencieux, préoccupé. Je me demande bien ce qui le tourmente.

- Je suis arrivé en Avalon il y a plusieurs jours, les seigneurs avaloniens sont tous charmants mais je n'ai vu aucune présence féminine.
Je pensais voir au moins ta future femme, ou est elle en ce moment?

Yenko fut étonné de voir Valera le questionner au sujet de Morganne.

- C'est une bonne question, je ne l'ai pas vue depuis plusieurs jours. Elle doit être en train de préparer l'anniversaire de l'Ordre.
Je vais l'appeler pour qu'elle passe.

Yenko tapa le numéro du bureau de la Chancelière sur l'holophone. Au lieu de Morganne ce fut son secrétaire qui décrocha.

- Bureau de la Chancelière, bonjour.

- Bonjour Elmoron, je voudrais parler à Morganne

- Madame la Chancelière n'est pas là.

- Elle en a pour longtemps?

- Je ne sais pas, elle est partie il y a deux jours.

- Quoi? Comment ça partie?

- Oui, elle est retournée sur Mars.

- Pourquoi ne pas m'avoir prévenu?

- Elle ne me l'a pas demandé

- Tu répondra de cette incompétence.

Yenko raccrocha avec colère, se demandant pourquoi Morganne avait quitté Avalon sans prévenir.

Yenko épluchait les rapports des recherches pour retrouver la Chancelière. Il les faisait défiler les uns après les autres.

- Rien, aucunes nouvelles!

Il se leva de son bureau et se mit face à la baie vitrée. C'était souvent la seule chose qui arrivait à le détendre.

* Pourquoi est elle partie sans rien dire? *

Il tournait cette question dans sa tête dans tout les sens possibles sans pour autant trouver de réponse valable.
Il recommença à consulter les dossiers de recherches mais tous étaient de la même teneur.
Il appela sa secrétaire à l'intercom.

- Valera?

- Oui messire?

- Trouve moi Caillte, je vais avoir besoin de lui.

- Je m'en occupe tout de suite.

Yenko coupa la communication et se releva. Il se dirigea vers son bar et se remplit un verre.
Caillte frappa et entra. Il trouva Yenko face à la fenètre en train de boire son verre.

- Tu bois rarement à cette heure mon ami.

- Ramene moi Elmoron.

Caillte trouvait le calme apparent de Yenko assez préoccupant, il le savait inquiet et en colère alors que le ton de sa voix ne trahissait rien. Il quitta la pièce en se demandant ce que Yenko pouvait bien avoir en tête.

Caillte venait de quitter le bureau de Yenko et se dirigeait vers le bureau de Morganne ou il savait pouvoir trouver Elmoron. Il entra brusquement sans frapper. Le secrétaire sursauta, il avait une peur viscérale de Caillte et l'homme de main de Yenko comptais bien s'en servir.

- Debout!

Elmoron se leva comme un diable à ressort sors de sa boite.

- Le Premier Chancelier veux te voir.

Le secrétaire quitta son bureau précipitamment en direction de celui de Yenko. Caillte le suivait au cas ou il lui prendrait l'envie d'éluder l'entrevue.
Ils arrivèrent devant la porte du bureau et Caillte attrapa Elmoron par la nuque avant d'ouvrir la porte.

- Je te conseille de bien répondre.

Caillte voulait lui faire peur pour simplifier l'interrogatoire. Il poussa la porte et envoya le secrétaire dans le bureau. Il referma la porte derrière lui et posa son dos dessus, coupant toute retraite à Elmoron.

Yenko tournait le dos aux deux hommes. Il regardait par la fenêtre, les mains dans le dos.

- Merci Caillte, assied toi Elmoron, nous avons à parler.

Caillte ne reconnaissait pas la voix de Yenko, son timbre était froid, monocorde, sans vie. Elmoron en eut froid dans le dos et s'executa rapidement en prenant le fauteuil en face du bureau du Premier Chancelier.
Yenko se retourna, ses traits étaient tirés. Il avait dépassé le stade de la colère franche pour atteindre celui de la colère froide et aveugle. Elmoron commençait à avoir de plus en plus peur pour sa vie, Caillte quand à lui se demandait ce qui pouvait bien passer par la tête de Yenko à cet instant.

- Laisse nous Caillte.

- Tu est sur?

- Oui, laisse nous s'il te plait.

La voix de Yenko était calme, trop calme par rapport à sa posture. Il avait la machoire crispée et les poings serrés. Caillte hésita quelques instants mais obeit finalement et quitta le bureau.

Caillte sors du bureau de Yenko et me glisse à l'oreille de prévenir le seigneur ARRONAK.

- Que ce passe t'il?

- Je ne peux rien te dire de plus, mais que le Patriarche se dépèche.

Je compose le numéro de son bureau. Sirius n'est jamais à son poste, comme d'habitude la ligne sonne dans le vide. Je raccroche et compose le numéro de la ligne directe.
Le patriarche décroche.

- Oui.

- Vous devriez venir dans le bureau du Premier Chancelier, c'est Caillte qui m'a prévenu.

Le seigneur ARRONAK raccroche sans plus de cérémonie, cela m'étonne, ce n'est pas dans ses habitudes de faire preuve de si peu de courtoisie, la situation doit être grave.

Je me lêve de mon bureau et me rapproche de la porte pour essayer de comprendre ce qui se passe, mais la lourde porte couvre suffisamment les voix pour m'empêcher de comprendre ce que dis le seigneur Yenko.

Sirius rentrait de son déjeuner. Sa démarche était lente et quelque peu lourde. Il semblait bien que sa promenade de digestion dans le parc puis par la tour de ses quartiers n'avait pas suffit.
Il arrivait enfin dans l'antichambre du bureau du Patriarche qui faisait office de bureau secondaire, tant pour lui-même que pour sire ARRONAK.

La porte du bureau claqua. ARRONAK en sortit précipitemment.

-"... , expira Sirius, interloqué.

-Pas le temps! Mettez à jour mes dossiers s'il vous plaît", grommèla ARRONAK alors qu'il entamait déjà sa course dans les escaliers.

...

"Bon... et bien je ne comprends pas tout là... Et que fait Morganne?... tiens, Valera a essayé de me joindre à mon poste... Evidemment. Faut toujours que ça sonne quand je me suis absenté.

Vu que je dois ranger les dossiers je vais en profiter pour glaner quelques infos sur le bureau d'ARRONAK...à tout hasard"

Soupirant devant la tâche de ranger le bureau du 'grand patron' -plutôt éviter que les piles de dossiers ne s'effondrent sur lui lorsqu'il il y est attelé en fait, Sirius se mit au travail... Rechignant sur les élections des gouverneurs de Selentarr qui avaient requis sa présence ce week-end, bien loin d'Avalon...

Morganne avait ete obligee de quitter avalon un long moment, certains problemes sur son empire l'avait eloignee d'avalon.

A peine revenue , elle se dirigea d'un pas rapide vers le bureau de yenko, elle esperait qu'il ne lui en voudrait pas d'etre partie sans prevenir mais c'estait une situation d'urgence.

Plus elle approchait du bureau plus elle etait nerveuse, quels changements allait elle trouver, quelle attitude aurait yenko, toute a ses pensees elle fit comme a son habitude et sourit a prexus.

Bonjour Pre.............

Elle resta interdite devant la dame qui etait a la place du secretaire de yenko

Yenko tournait autour de son bureau et d'Elmoron comme un vautour autour d'un mort en sursis. Il avait le regard noir et le pas lourd, l'atmosphère était chargée.

- Nous allons avoir une petite discussion tout les deux, espèce de petit scribouillard incompétent.

Elmoron se ratatina dans le fauteuil. Il avait entendu parler des colères du Premier Chancelier et ne voulais pas du tout en essuyer une.

- Morganne fait partie du haut-conseil... Ton devoir était de prévenir de son départ pour que sa sécurité puisse être assurée.
Par ta faute les recherches n'ont été lancées que 70h après sa disparition. Je te jure par Eithne que tu en répondra s'il lui est arrivée quoi que ce soit.

La voix de Yenko restait calme, trop calme au vu des circonstances et le secrétaire de la Chancelière en était pleinement conscient.

Morganne reprenant un peu ses esprits en netandant la voix de yenko. Evitant toute questions elle fappa a la porte du bureau, inquiete de la reaction de ce dernier

Je quitte la porte pour retourner à mon bureau quand une femme entre. Visiblement elle s'attendait à trouver Préxus.
Sans me saluer elle frappe à la porte du bureau du Seigneur Yenko, je me lève.

- Pardon madame, mais je ne sais qui vous êtes et je ne peux pas vous laisser entrer dans le bureau du Premier Chancelier sans y être annoncée.

Je ne sais pas qui c'est et je m'en fiche, je n'ai pas envie de me faire reprendre par mon seigneur pour avoir laisser entrer quelqu'un sans son autorisation.

Morganne se retourne etonnee, et toise la dame

euh oui , mon absence a ete trop longue je vois.........Je suis morganne mais peut etre ........


L'espace d'un instant l'angoisse se lit sur le visage de morganne puis retrouvant son habituel sourire , se retourne a nouveau vers la porte esperant que yenko allait lui dire d'entrer

Elle me semble tétue la chancelière, mais hors de question que je capitule.

- Je ne pense pas que le moment soit approprié, je vous demande de patienter ici que son entrevue soit terminée.

Je lui indique le banc moletonné pour les visiteurs mais je ne la quitte pas des yeux, je ne sais pas ce qu'elle est capable de faire.