La vie à Avalon

Le premier Chancelier n'arrivait pas à retrouver le sommeil ce matin là, il se leva avec l'envie de bouger sa carcasse. Courir ? Croiser le fer avec Caillte ? Faire un tour avec le chasseur ? Les trois étaient intéressantes mais il devait d'abord prendre une douche.
Morganne dormait toujours, il quitta la chambre sur la pointe des pieds pour ne pas la réveiller. Il s'arrêta sur le pas de la porte et regarda la paladine pendant quelques instants.

* Je t'aime Morganne, dors bien *

Il aurait pu rester à la regarder pendant des heures, mais il était plus constructif de s'occuper pour pouvoir passer du temps avec elle une fois qu'elle serait réveillée à son tour.
Il regarda sa montre, 4h22 du matin, Caillte devait certainement traîner dans le coin. Il prit une douche rapide, se mit en tenue de combat, changea l'agrafe d'apparat du fourreau de Siochain pour une agrafe de combat et partit à la recherche de Caillte.
Il fit demi-tour pour laisser un mot à sa fiancée.

Mon amour ;
Si je ne suis pas revenu à ton réveil, je serais probablement encore à la salle d’entraînement avec Caillte. J’ai besoin de me bouger un peu et je n’arrive pas à dormir.
Je t’aime, a toute à l’heure.

* Voilà, comme ça tu ne t’inquiétera pas *

Il quitta ses appartements laissant Morganne dans les bras de Morphée. Il ne s’était pas trompé, il trouva Caillte en train de faire une ronde dans les couloirs autour des appartements de son maître. Il marchait le long des couloirs tel une ombre.

- Bonjour Caillte

Le soldat posa un genou à terre devant le seigneur Yenko en signe de soumission et inclina la tête.

- Bonjour, Yenko mon maître.

- Lève toi et accompagne moi à la salle d’entraînement, j’ai envie de croiser un peu le fer. Je n’ai plus sorti de lame depuis l’opération.

Caillte se releva et les deux hommes prirent la direction de la salle pour croiser le fer. Une fois sur place ils se mirent à l’aise pour le duel amical. Yenko dégaina Siochain tandis que Caillte se saisissait d’Agair, ils se saluèrent une fois au milieu de la salle.

- Ne retiens pas ta main mon ami, pas la peine de me ménager.

- Bien mon maître.

Yenko leva son épée et inclina la tête, Caillte lui rendis la politesse. Ils se mirent en position ensemble. Pendant un moment les deux hommes se jaugèrent en se regardant dans les yeux. Yenko portant la première attaque, il leva son épée et chercha l’épaule de Caillte qui para le coup sans forcer, Yenko avait déjà anticipé le mouvement et chargea son partenaire d’un coup d’épaule qui le fit reculer de deux pas.

- Joli coup mon maître, vous m’avez surpris.

- Merci mon ami mais je t’ai demandé de ne pas me faire de cadeau.

- Comme vous voulez.

Les deux hommes reprirent le combat sur ces mots, chacun attaquant l’autre à son tour sans réellement prendre le dessus. Les minutes défilaient sans que ni l’un ni l’autre ne s’en rende compte, les lames s’entrechoquaient, et les coups portaient sans avantage significatif. L’entraînement dans le transport n’était pas encore perdu et les deux combattants étaient de fins bretteurs. Quelques soldats allant à leur entraînement s’arrêtèrent pour les regarder, un tel duel était très riche en enseignements pour des soldats.

Yenko et Caillte croisaient le fer depuis déjà deux heures quand le Premier Chancelier décida de mettre fin aux réjouissances.

- Je pense qu’on va arrêter là, je te remercie Caillte.

Il remit Siochain au fourreau et Caillte inclina la tête en rengainant Agair.

- Bien monseigneur.

Yenko leva la tête et vit les soldats qui les observaient, fut un temps il les aurait engueulés et renvoyé à leur poste manu militari mais il ne pu s’empêcher de sourire en voyant tous ces jeunes visages ébahis devant un duel entre deux vieux guerriers.

- Et si vous retourniez à vos postes, soldats ?

Les soldats quittèrent la salle vers leurs postes laissant les deux guerriers seuls. Yenko ne vit pas Morganne qui les observait discrètement.

- Caillte, je veux que tu protèges Morganne comme tu le fais avec moi. Si elle et moi sommes séparés je veux que ce soit elle que tu protèges.

- Mais maître…

- Je ne veux rien savoir, je veux que tu obéisses à mon ordre.

- Bien mon maître.

Yenko quitta la salle en compagnie de son homme de main, il s’arrêta à l’entrée pour discuter avec la sentinelle. Caillte en profita pour s’éclipser.

Alors que Yenko était en train de parler avec la sentinelle, il le vit pâlir et soudain il sentit une lame se poser sur sa gorge. Morganne venait de le prendre par surprise, il vit Caillte dans le couloir en train de dégainer Agair et d'avancer discrètement. D'un geste de la main il l'arrêta.
Morganne venait de lui lancer un défi, il était tiraillé entre son instinct de soldat qui lui disait de se défendre avec toutes les forces dont il disposait et son amour pour Morganne qui lui interdisait toute action contre elle.

- Tu sais très bien que je ne ferais rien, j'ai toujours refusé de me battre avec toi et ça ne changera pas en mettant ma dague contre mon cou.

Yenko croisa les bras et attendit la réaction de Morganne, Caillte rengaina Agair mais resta sur ses gardes et la sentinelle ne savait pas quoi faire.

Yenko avait un demi sourire sur le visage, la voir comme ça l'amusait et l'énervait en même temps. Il détourna doucement Onoir d'un doigt posé sur le plat de la lame tout en gardant un œil sur Caillte.

- Ne dégaine jamais ta lame si tu n'est pas prête à frapper. Je t'ai deja dis que je ne me battrais pas contre toi et encore moins dans un duel à l'épée. Je sais que tu en est capable mais je m'y refuse.

D'un geste rapide et précis il repoussa la lame et passa dessous pour prendre Morganne dans ses bras.

- Même si tu me frappe je ne répliquerais pas et tu le sais.

Il l'avait dans ses bras, Morganne ne pouvais pas le frapper sans risquer de le blesser grièvement.

En entendant les mots durs de Morganne son sang ne fit qu'un tour. Il était plus que temps d'arrêter de prendre la situation sur le ton de la blague, elle devait être hors d'elle pour le vouvoyer à nouveau.

- Attends Morganne, si tu me promet de garder cette épée au fourreau et de te calmer, je te jure que nous allons trouver une solution.
Je ne peux pas t'autoriser à partir comme ça, tu est devenue trop importante ici.

Il posa sa main sur l'avant-bras de la paladine et baissa d'un ton.

- Et il n'y a pas que pour l'Ordre que tu est importante.

Il la regarda droit dans les yeux en esquissant un petit sourire, espérant ainsi la faire revenir sur sa décision.

Yenko sentait la colère monter en lui. Comment pouvait elle être aussi délicieuse et en même temps aussi têtue et insupportable? Il prit le ton autoritaire du Premier Chancelier en laissant de coté sa relation avec Morganne, il allait jouer sur le même terrain qu'elle.

- Morganne! Tu veux de l'entrainement? Alors tu va venir avec moi et l'avoir ton duel, mais pas ici! Je ne veux pas que les Avaloniens nous voient nous battre l'un contre l'autre et tu devrais y penser en tant que Chancelière. Nous sommes censés travailler ensemble pas l'un contre l'autre.
Je vais dans mon bureau et tu viens avec moi. Ceci est un ordre qui ne souffre aucune discussion.

Il la regardait droit dans les yeux, son cœur battant à ses oreilles et la colère encore vivace. Il attendait de voir si Morganne oserait désobéir à un ordre direct.

Il marchait d'un pas rapide vers son bureau visiblement en colère, Morganne suivant tant bien que mal. Elle l'appela d'un ton mal assuré.

- Yenko..........

- Attends qu'on soit dans mon bureau.

Ils arrivèrent à la porte de son bureau, Préxus était déjà au travail, il se leva au passage des Chanceliers. Yenko ne lui adressa pas la parole, ce n'était pas bon signe. Le Premier Chancelier ouvrit la porte pour laisser entrer Morganne.

- Entre!
Préxus, que personne ne nous dérange!

Le secrétaire n'eut pas le temps de répondre, Yenko avait déjà claqué la porte du bureau.
Il regardait Morganne et laissa passer quelques instants avant de reprendre la parole en se forçant à rester calme mais ses traits trahissait la colère qui bouillonnait en lui.

- Tu peux m'expliquer?

Yenko écouta les explications de Morganne et réfléchit rapidement avant de reprendre la parole. Il s'assit dans son fauteuil derrière son bureau et regarda la paladine dans les yeux.

- Si tu veux revoir ton empire, je peux le comprendre mais n'utilise pas pour ça un prétexte de manque d'entrainement. Tu n'en a jamais discuté avec moi, comment puis je savoir que l'entrainement te manque autant?
...
Tu sais très bien que tu peux venir courir avec moi, la seul chose que je me refuse à faire avec toi est un duel à l'épée. Si tu veux me montrer de quoi tu est capable utilisons des épées d'entrainement.
...
Maintenant si tu veux partir quand même et priver Avalon de ta présence, fais le
...
Mais pense bien aux conséquences de tes actes, je te rappelle que tu n'est plus une simple dirigeante d'empire, tu savais à quoi t'attendre quand tu a accepté le poste de Chancelière.
J'ai confiance en ton jugement, je sais que tu fera le bon choix.

Il croisa les bras sur son torse athlétique, son visage n'exprimait plus de colère mais il ne semblait pas serein pour autant.

Après le départ de Morganne, Yenko resta seul dans son bureau à maugréer et à ruminer sa colère. Il faisait les cents pas de la porte à la baie vitrée, essayant de se calmer pour trouver une solution.
Il réfléchissait tout en marchant, quand soudain il se rendit compte d'un problème.

- Quel imbécile! J'oublie toujours qu'elle n'est pas une atéanne, elle ne doit pas connaître notre code militaire pour les entraînements à l'épée.
Ou ai-je mis ce bouquin?

Il se mit à chercher dans les tiroirs de son bureau, dans les placards, dans ses appartements. Pour faire comprendre à Morganne qu'il avait appliqué le code militaire atéan il devait remettre la main dessus.
N'arrivant pas à remettre la main dessus il appela Préxus en désespoir de cause. Il décrocha l'intercom.

- Préxus?

- Oui monseigneur?

- As tu un exemplaire du code militaire atéan au palais.

- Attendez, je vérifie dans mes tiroirs... Si j'en ai un vieil exemplaire.

- Ça fera l'affaire, as tu l'article 309 dedans?

- Celui qui parle des duels d'entraînements entre deux nouveaux partenaires?

- Oui celui là!

- Il y est effectivement.

- Merci Préxus.

Il ne prit pas le temps de raccrocher l'intercom et sortit en courant de son bureau et attrapa le code au passage. Il remonta en courant vers les appartements de Morganne, renversant un valet au passage, il s'excusa à peine. Arrivé à la porte, il frappa trois coups secs.

- Morganne? Ouvre moi, je t'en prie, il faut que je te montre quelque chose.

kwaq qui deambulait dans les couloirs vit tomber le valet,coincat son cuisot de meurlook dans ces dents et aida le pauvre a se relever
apres avoir jauger le chancelier,kwark eut un sourir complice
fit demi tour et emmena le vallet vers la cuisine,la piece preferée de kwarq

mouuuvnez prmouuuart la mon bramou
finissant sa bouchée
dite donc valet s'auriez vous ou est la boisson,c'est sec ce cuisot

La porte s'ouvrit sur Morganne mais elle barrait l'entrée à Yenko. Il ouvrit le code militaire en même temps qu'il parlait.

- Attends, il faut que je te montre ça...

Il feuilletait les pages trop rapidement pour être efficace.

- J'oublie toujours que tu n'est pas une atéanne...
J'arrive pas à trouver la page!

Il inspira une bonne fois et reprit son calme.

- Tu ne peux pas connaitre le code militaire atéan...
L'article 309...
AH!!

Son exclamation fit sursauter Morganne.

- Je l'ai! Regarde l'Article 309.

Il lui tendit le code pour qu'elle puisse lire. Pendant qu'elle parcourait l'article il attendait de voir sa réaction.


Il espérait que Morganne comprenne qu'en tant qu'ancien militaire ce code restait sa ligne de conduite.

Yenko entra à la suite de Morganne.

- Je sais que tu n'est pas une atéanne, mais tu ferais honneur à mon peuple.
C'est pour ça que je te montre le code militaire atéan. Je veux que tu comprenne que ce code à régit ma vie militaire pendant des années, je ne peux pas m'en défaire, même si je le voulais. Chaque soldat atéan apprends la totalité du code dès le début de ses classes.

Dernière chose que je veux que tu comprenne, je sais que tu est capable de te défendre seule. En demandant à Caillte de te défendre et de te protéger, je pensais surtout à la protection de la fonction. Les membres du Haut-Conseil doivent être protégés.
Crois tu que ça m'enchante d'avoir Caillte qui me file le train dès que je sors de mes appartements?

Je ne peux permettre que l'Ordre d'Avalon se retrouve sans dirigeant, et tu est plus importante que moi, un jour tu prendra ma succession. Il faut que tu en soit consciente, un jour je te cèderais la Première Chancellerie.

Il prit un fauteuil et s'assit. Il en avait déjà marre de se battre contre Morganne, il ne voulait qu'une chose, que tout le monde se calme et redevienne raisonnable.

La voyant s'allonger, il décida de la laisser se reposer et réfléchir.

- Je vais te laisser, je t'ai dit ce qui me semblait important. Si tu as besoin de moi tu sais ou me trouver. Il faut que je me remette au travail.
A plus tard Morganne.

Il se leva du fauteuil et se dirigea vers la porte. Il quitta les appartements de la Chancelière pour son bureau. L'altercation avec Morganne lui avait miné le moral, le couloir qu'il emprunta, aussi somptueux qu'il soit, lui paru complètement insipide et quelconque.
Arrivé à son bureau, il posa le code militaire sur le bureau de Préxus qui trouva son maitre bien abattu.

- Monseigneur?

- Plus tard Préxus, j'ai du travail.

Il entra dans son bureau en claquant la porte derrière lui. Préxus resta interdit devant ce comportement.

* Ça c'est vraiment mal passé pour qu'il soit comme ça. Je devrais appeler la Chancelière *

Il décrocha l'intercom et se ravisa avant de taper le dernier chiffre. Il raccrocha finalement sans avoir parlé à Morganne. Il ne savait pas quoi faire.