La vie à Avalon

On a beau occuper une fonction officielle importante, être le point de mire - voire le guide - d'un groupe, aussi modeste soit-il, à fortiori un Empire, on en reste pas moins un Homme dans le sens le plus large du terme... avec ses faiblesses, ses qualités, ses désirs, ses ambitions personnelles. Mais aussi ses sentiments.

Trop souvent, le vieux baroudeur avait dû faire taire ses propres sentiment pour donner priorité à l'Empire et à l'Ordre, faisant passer le devoir avant tout.

Certes, cela lui valait le respect de tous, mais une partie de son être en ressortait frustrée.

Le temps qu'il consacrait à ses responsabilités diverses lui laissait peu de loisir au point que, depuis la "disparition" de Bandia il avait totalement éradiqué tout sentiment affectif, si l'on faisait exception de l'amitié indéfectible qu'il portait à son ami de toutes les heures, bonnes et sombres : YENKO.

Un fin sourire illumina son visage buriné à l'évocation de ce dernier...

Il fallait qu'il lui parle... il avait besoin de se confier à lui car, depuis peu, une lueur, une ébauche de clarté commençait à poindre à l'horizon de sa vie sentimentale... contre toute attente !

Il secoua sa carcasse imposante et s'extirpa avec un soupir de son confortable fauteuil, délaissant, pour une fois, le paysage magnifique d'Avalon qui s'étalait sous les immenses baies vitrées de son bureau.

En quelques pas, il fut dans le couloir de la Chancellerie et se dirigea vers les bureaux de son ami.

Comme à son habitude, il frappe et, sans attendre, entre, interrompant visiblement une conversation quelque peu embarrassée, semble-t-il.

- Oh... Valera... Décidément, il faudra que je m'habitue à votre présence, charmant Cerbère...

Avisant Dame Morganne dans un fauteuil, il lui lance d'un ton neutre :

- Bonjour Morganne. On ne vous voit guère en ce moment...

Puis, se tournant à nouveau vers Valera, sur un ton aimable, mais qui ne supporte pas le refus :

- Annoncez-moi donc à mon ami, j'ai besoin de l'entretenir de diverses choses !

Me voila prise entre deux feux, voir même trois. Les Ordres m'interdisent de les faire entrer, mais le Patriarche est le seul qui puisse relever mon maitre de son commandement.
Je prends mon courage à bras le corps et décide de les empêcher d'entrer.

- Comme je l'expliquais à madame la Chancelière, le seigneur Yenko m'a demandé de ne laisser entrer personne et il ne m'a soufflé aucune exception.
Je vous demanderais donc d'attendre que le Premier Chancelier m'autorise à laisser entrer du monde.

Je me déplace doucement devant la porte pour faire barrage, même si je sais que je ne fais pas le poids.

- Il m'a demandé du calme et je ne compte pas désobéir à un ordre direct.

Sur le visage du Patriarche passe un sourire mi-figue - mi-raisin :

- Valera, votre zèle n'a d'égal que votre beauté... mais en Avalon, je ne prends d'ordres de personne, sachez-le !... Annoncez-moi sans plus attendre... cela ne se négocie même pas !... Et si vous craignez le courroux du premier Chancelier, je vous décharges personnellement de cette responsabilité... en ce qui me concerne, en tous cas... allons... je suis de bonne heumeur, faites en sorte que cela ne change pas !

Invité

Morganne regarda le patriarche entrer, il y avait longtemps qu'il ne s'etaient vus et le ton qu'il employa pour la saluer la blessa, elle pensait qu'il etait devenu en ami apres ces longues heures a travailler ensemble pour le bien de l'ordre, elle employa le meme ton que lui pour la reponse

Bonjour patriarche, j'ai du m'absenter une affaire urgente a regler , je suis de retour.......enfin si ma presence ne vous derange pas vous et le premier chancelier

Elle se tourna vers valera mais son regard changea et se fit plus dur , se voix plus seche

Je dois parler au premier chancelier de toute urgence.;;et ce sans exception, c'est nouveau ca, vous etes la seule exception je quppose

Le poste n'est pas facile, au moins en travaillant sur Atéa, je travaillais pour le plus haut gradé.

- Je n'annoncerai personne et personne n'entrera, pas même moi. J'ai des ordres et je compte bien les respecter. Je ne dérangerais pas mon maitre et cela ne souffre aucune exception.

Je me colle dos à la porte pour les empécher de passer, même si je sais bien que je ne fais pas le poids face à ces deux là.

ARRONAK se retourne lentement vers Dame Morganne... un pli soucieux barre son front soudain... qu'il est pénible quelques fois d'endosser l'habit de Maître lorsqu'on a envie de rire et plaisanter... L'Ordre lui interdit de gommer cette frontière ténue qui délimite le devoir de l'amitié :

- Souffrez, Madame, que le dirigeant que je suis use de ses prérogatives incontournables. La vie ici suit son cours et il entre dans mes responsabiltés de m'assurer du bon foctionnement de l'Ordre, au même titre, et plus encore, que le Conseil tout entier... sans exception. ! Votre départ inopiné engendra quelque dysfonctionnement au sein de notre organisation, il est de mon devoir d'en référer avec le Premier Chancelier, outre les échanges plus personnels que je souhaites avoir avec lui. Je suis donc, en l'occurence, la seule exception, en effet !

Valera, le dos collé à la porte semble en proie à un dilemme grandissant, et il la comprend... mais en ce moment, me vieux Lion ne supporte pas la moindre contrariété... l'anniversaire de l'Ordre approche... et il semble que la nature des enjeux en présence échappe totalement au jugement des deux femmes présentes.
Aussi, c'est d'un ton cassant qu'il s'adresse à Valera... toute courtoisie a disparu de sa voix..; c'est le Chef d'Etat qui s'adresse à la secrétaire.

- Mademoiselle, je n'ai pas le temps de discuter avec vous de ce que peut vous avoir donné le Chancelier comme instructions... elles ne me concernent pas... s'il avait souhaité me tenir éloigné de son bureau, il m'en aurait fait part lui-même sans avoir besoin de passer par un sous-fifre !
Vous ignorez à qui vous parlez !

Le Patriarche viens de me donner un argument tout à fait à propos, et hierarchiquement mon maitre est sous ses ordres. Je fais donc un petit pas de coté pour le laisser passer.

- Mon maitre est à vos ordres, je compte sur votre intervention afin d'intercéder en ma faveur pour le calmer quand il s'énervera à cause mon insubordination à votre crédit.

Je m'incline respectueusement en face du patriarche et le laisse atteindre la porte.

Yenko retourna à la boite, il avait besoin d'être seul avec son passé. Seul avec ses souvenirs, dans le calme pour avancer, pour prendre une décision.
Cette boite représentait beaucoup pour lui, c'était pourtant le même modèle de boite que possédait chaque militaire atéan mais celle ci était sienne, tout comme son contenu.
S'exprimant à voix basse pour lui même.

- Enfin un peu de calme.

Il fit à nouveau sauter le verrou et l'odeur s'en échappa à nouveau. Il fit courir à nouveau ses doigts le long des enluminures comme pour se faire pardonner de l'avoir laissé dans des placards pendant des années.

Invité

Morganne restait silencieuse et etait de plus en plus inquiete quant au comportement de yenko, l'inquietude commencait a se lire sur sin visage et nerveusement elle chiffonnait une a une les pages du dossier

ARRONAK poussa la porte doucement, Yenko la vit s'ouvrir.

- VALERA!! J'AI DIS PERSONNE...

Il referma la boite et posa la main sur l'inscription Céad présente sur le dessus.

- Et c'est valable pour tout le monde!

Le Patriarche ouvrit la porte en grand.

- J'espère que tu fera une exception pour moi vieux frère.

Le Premier Chancelier fronça les sourcils quelques instants puis se dérida un peu.

- Entre, ton avis de militaire peux m'aider. Referme la porte derrière toi.

Le seigneur ARRONAK s'exécuta et s'approcha du bureau.

ARRONAK ne pouvait s'empêcher de sourire, amusé qu'il était en repensant à la pauvre Valera...

- Dis-moi, frérot, ton chien de garde en jupon, dehors... elle a failli me mordre tu sais... je crains que Morganne n'en ressorte pas indemne...

Et il éclata d'un rire tonitruant qui dut s'entendre jusque dans le bureau de la secrétaire.

- Néanmoins, je peux t'assurer que quiconque d'autre que moi n'eût passé cette porte... Ne lui en veux pas trop... Ceci dit, je m'assied... tes fauteuils sont presque plus confortables que les miens... faudra que j'en touche un mot à l'Intendant du Palais... non mais !...

Son ami avait le front soucieux, aussi, c'est avec un peu plus de sérieux mais d'une voix joyeuse qu'il lança :

- Bon, j'avais des choses à te dire, moi aussi, mais tu as l'air tracassé... je t'écoutes... euh... si ça doit durer un peu... il te reste encore un peu de ce ... enfin, tu vois...

Ce disant, le vieux brigand tapotait nonchalament sur l'accoudoir du fauteuil en évitant soigneusement le regard de YENKO

Yenko alla chercher deux verres et la meilleure bouteille de sa réserve privée. Il remplit les deux verres et les posa sur le bureau. ARRONAK en saisit un et le porta à son nez pour en gouter les vapeurs avant de le déguster.
Yenko s'asseya dans son fauteuil sans prendre le deuxième.

- Pour Valera, je ne me fait pas de soucis. Tu est le seul en Avalon à avoir la possibilité de contredire mes ordres sans que cela me pose de problème. Je sais qu'elle fait du bon boulot.

Yenko se rapprocha du bureau et regarda le Patriarche.

- Ton passé militaire peux m'aider... Comme tu le vois, je ne porte plus d'épée depuis le retour de Morganne. J'ai un gros dilemme qui me ronge depuis.
...
Je ne peux porter l'épée qu'elle m'as offerte tant que je ne suis pas sûr de ses sentiments et de la permanence de son retour. Siochain est accrochée au mur.

Il tourna son regard et le posa sur l'épée, cadeau de Morganne pour attester de son amour.

- Je pourrais aussi reprendre Claiomh, mais elle a bien mérité sa retraite. Elle a vengé mon père et la raccrocher à ma ceinture serait un manque de respect insupportable.
...
La dernière solution que je vois... Il faut que je t'explique comment l'instruction militaire fonctionne sur Atéa.
Seuls les soldats ont le droit de porter une épée. Le premier cycle des classes est commun à tous, à l'issue le soldat doit forger une lame qui sera accouplée à une poignée qui représente le corps d'armée qu'il intègre pour le deuxième cycle et le reste de sa carrière. Cette épée est la Céad, on la reçoit lors d'une cérémonie que l'on appelle "Bronnadh".
Mais reprendre cette épée à cette ceinture est lourd de sens.

Son regard tomba sur la boite sur le bureau.

- Elle est la dedans.

Il tapota la boite d'un geste plein de respect.

- J'hésite depuis plusieurs heures à la sortir, cela pourrais signifier la fin de plein de choses. Je n'arrive pas à me décider...
Qu'en pense tu mon ami?

Il tendit le bras pour saisir le verre et en but la moitié d'un coup, comme pour se remettre les idées en place.

Invité

Morgane etait restee en dehors du bureau et faisait les cents pas en soupirant

Valera je dois parler a yenko, ce dossier n'est qu'une excuse..........ma vie en avalon en depend......[b]

La Chancelière essaie encore d'outrepasser les ordres de mon maitre, au moment ou je vais lui répondre l'holophone sonne. C'est Préxus qui appelle d'Atéa, je décroche en gardant un œil sur Morganne.

- Bonjour Préxus.

- Bonjour ma chère.

- En quoi puis je t'aider?

- Miotas voudrait parler à Yenko.

- Il va devoir attendre, Yenko est en conférence avec le Patriarche et il m'a demandé de ne pas le déranger.

- D'accord, laisse lui le message, qu'il rappelle dès qu'il a fini avec le Patriarche.

- Ce sera fait mon ami.

- Merci.

Préxus s'incline, je lui rends son salut et coupe la communication. Morganne n'as pas bougé, mais me fusille du regard.
J'appelle donc le seigneur Yenko pour lui donner le message de Préxus et lui dire que la Chancelière attends toujours.

Yenko enclencha vivement la communication.

- QUOI!

- Pardon monseigneur mais le gouverneur de l'empire demande une audience holographique et la ...

Yenko la coupa dans son élan, visiblement furieux.

- Que tu laisse entrer ARRONAK, passe encore, c'est mon supérieur hiérarchique. Mais quand je dis personne, c'est PERSONNE, je ne veux plus être dérangé. Le seul autre que tu aurai pu laisser passer est mon père, mais je le voit mal renaitre de ses cendres.

Le Premier Chancelier raccrocha sèchement et se réinstalla dans son fauteuil en face du Patriarche.

- Excuse moi vieux frère. Je sens que lorsque nous aurons fini, je vais devoir faire un point sur le respect des ordres...

Invité

Morganne avait entendu, apparemment yenko ne voulait pas lui parler et c'est avec tristesse qu'elle deposa le dossier sur le bureau de Valera

Valera vous pouvez lui remettre un message........urgent..........?
Dites lui que les dossiers en cours sont sur mon bureau et mes affaires emballees , sans nouvelles de sa part je quitterai Avalon definitiverment ce soir.........je ne peux garder mon poste ni ma place dans l'ordre dans ces conditions, je chercherai une autre alliance des que je serai rentree chez moi et assirez le de mon amour eternel.........Siochain sera la pour le lui rappeler , elle est a lui................

N'attendant meme pas la reponse Morganne sorti precipitamment afin de cacher ses larmes et retourna dans ses appartements

Valera envoya un message au seigneur Yenko. Elle ne voulais plus essuyer ses foudres une fois de plus en l'appelant.

**Monseigneur,

Voici en pièce jointe la vidéo de la chancelière juste avant quelle quitte mon bureau.

Pardon du dérangement mais je pensais la situation suffisamment préoccupante.**

Yenko regarda la vidéo et vit Morganne poser son ultimatum. Il s'adressa au Patriarche avant de prendre son clavier.

- Excuse moi vieux frère, juste un message à envoyer.

**Morganne;

Si, comme tu le dit, tu m'aimes réellement, tu pourra comprendre que j'ai besoin de mettre de l'ordre dans ma tête. Ton absence inexpliquée m'as marquée mais moins que ta façon de me l'annoncer à ton retour.
Si tu ne peux pas comprendre ça ou si tu ne veux pas me laisser de temps, le EanII te ramènera chez toi. Je ne ferais pas deux fois la même erreur. Pas question que tu risque quoi que ce soit tant que je peux l'éviter.

Yenko, Premier Chancelier de l'Ordre d'Avalon.**

Il envoya le message avec un pincement au cœur, comment pouvait elle compliquer autant la situation à chaque fois. Il l'aimait mais avait besoin réfléchir sur leur futur.

Il attrapa son verre et en but la deuxième moitié d'un trait avant de se resservir.

Invité

Elmorion entra en hesitant dans le bureau et vit valera, il lui tendit le paquet

Pouvez vous remettre ca au premier chancelier, c'est de la part de la chanceliere et conseiller lui de siuvre l'allocution de la chanceliere aux avalonniens demain
Merci beaucoup Valera, j'ai pas mal de choses a faire avant le depart alors je ne reste pas

Elmorion quitta en vitesse le bureau, presse d'en finir avec tout ces preparatifs

Ce que le Patriarche lisait sur le visage de son ami le préoccupait. Le Premier Chancellier était soucieux.
ARRONAK se sert un verre en attendant que son ami termine son message.

- Alors... Tu me racontes ?... Je te sens préoccupé... Et j'aimerais que les Fastes anniversaires de l'Alliance ne soient entachés d'aucune ombre... Et puis, aussi, j'aimerais ton avis sur quelques points de détail quant à l'organisation des festivités.

ARRONAK lève son verre et le tend à Yenko :

- Allez, trinquons à cette oeuvre qu'est l'Ordre... Je suis tellement fier de tout le monde !

Yenko remplit à nouveau son verre et trinqua avec le Patriarche.

- Nous allons étudier le dossier des festivités une fois que j'aurais rappelé à Valera de nous laisser tranquilles, pour ma Céad je prendrais une décision plus tard, tant que je reste en Avalon je ne risque rien, je n'ai pas besoin d'une épée.

Il se leva et se dirigea vers la porte. Il l'ouvrit et regarda Valera.

- Que personne ne nous dérange.

- Bien messire, Elmoron a laissé ça pour vous.

- Elmoron?

Yenko prit le paquet et retourna dans son bureau en regardant le paquet. Il était lourd pour sa taille. Le Premier Chancelier s'asseya dans son fauteuil et ouvrit le paquet.
Il en étala le contenu sur le bureau devant lui. Voir la dague, la bague et le médaillon lui serra le cœur.

* Finalement elle a pris la décision pour moi. *

- Regarde les femmes vieux frère, il faut toujours être à leur disposition et dès que ça ne tourne pas comme elles souhaitent, c'est les talons qu'elles tournent. Qu'elle rentre chez elle si elle le souhaite, elle sait comment partir, elle l'a déjà prouvé.

Sans plus de cérémonie, le seigneur Yenko fit glisser dans un tiroir le contenu du paquet. Puis il déverrouilla la boite en cuir et récupéra sa Céad en saisissant le fourreau.
Il se saisit de la poignée décorée d'une tête de phœnix et dégaina la lame.

- Ce n'est pas la meilleure des lames, mais elle ne m'a jamais trahie.

Il faisait tourner la lame et observait les reflets courir sur le damasquinage.

- Finalement Morganne m'aura aidé une dernière fois avant de partir.

Il rengaina l'épée et s'accrocha le fourreau à la ceinture après s'être levé. Il attrapa la boite en cuir et la rangea dans le placard.

- Passons aux choses importantes, que reste-t-il à boucler pour les festivités?

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